Le neurologue

À propos du médecin spécialisé en neurologie

Voici des réponses à quelques questions au sujet du neurologue. Cette section s’adresse tout particulièrement à ceux qui envisagent une carrière en neurologie.

Le neurologue est le médecin spécialiste qui diagnostique et traite les maladies affectant le système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière) ainsi que le système nerveux périphérique (les racines et les nerfs incluant les muscles).

La neurologie était traditionnellement perçue comme une spécialité intellectuelle et analytique. L’un des aspects les plus stimulants de ce travail est en effet de combiner des connaissances d’anatomie, de physiologie et de pathologie avec des habiletés cliniques pour arriver à un diagnostic précis. La localisation de la lésion constitue la première étape de ce travail. Ensuite, il faut en définir l’étiologie.

La neurologie moderne n’est pas une discipline contemplative. De fait, le neurologue est appelé à intervenir activement pour prévenir et traiter les manifestations et les complications des conditions neurologiques.  Il s’implique également dans la réadaptation et dans les volets psychologique et social des soins aux patients.

En plus de la neurologie clinique, le travail du neurologue comporte un volet d’électrophysiologie médicale : électroencéphalographie, électroneuromyographie, étude des potentiels évoqués corticaux. La recherche clinique constitue un domaine en développement depuis que les approches thérapeutiques se multiplient et qu’apparaissent des traitements pour des pathologies jusqu’à maintenant sans solution. Certains combinent pratique clinique et recherche fondamentale. Le neurologue peut également jouer un rôle important dans l’enseignement médical au sein des hôpitaux universitaires ou affiliés ou encore en participant à des activités d’éducation médicale continue. Finalement, le neurologue peut évidemment s’impliquer dans des tâches administratives, hospitalières ou autres.

La formation en neurologie s’effectue après avoir complété un cours de médecine qui lui même exige plusieurs années d’études universitaires.

Le programme de résidence en neurologie comporte plusieurs stades de formation (environ 60 mois):

  1. La progression vers la discipline (1 à 2 mois).
  2. L’acquisition des fondements de la discipline (13 à 26 mois).
  3. La maîtrise de la discipline (27 à 39 mois).
  4. La transition vers la pratique (6 à 13 mois).
 
La formation en neurologie est offerte par les quatre facultés de médecine québécoises, soit : l’Université de Montréal, l’Université McGill, l’Université Laval et l’Université de Sherbrooke.

Le neurologue traite de très nombreuses pathologies. Les principales branches de la neurologie incluent la neurologie vasculaire (par exemple, les accident vasculaire cérébraux), l’épilepsie, les troubles du mouvement (par exemple, la maladie de Parkinson), les maladies neurologiques inflammatoires (sclérose en plaques et maladies connexes), la neurologie périphérique (par exemple les maladies neuromusculaires) la neurologie cognitive (par exemple, la maladie d’Alzheimer) et les céphalées.

Le neurologue est aussi appelé à prendre en charges d’autres conditions telles que les maladies néoplasiques (par exemple, les tumeurs cérébrales primaire ou les métastases d’un cancer systémique), les maladies infectieuses (par exemple, méningite, encéphalite), les atteintes métaboliques (par exemple, encéphalopathie anoxique, sevrage médicamenteux), les troubles du sommeil et les maladies neurologiques héréditaires (par exemple, ataxie de Friedreich, dystrophie musculaire)

L’étendue des connaissances à acquérir ne cesse de s’accroître. Ceci constitue à la fois un attrait et un défi imposant.

Pour devenir un bon neurologue, il faut apprécier les défis diagnostiques, avoir le souci du détail et aimer résoudre des problèmes complexes. La grande diversité de problématiques cliniques auxquelles est confronté le neurologue est également à considérer. Par ailleurs, puisque de plus en plus, le neurologue est impliqué dans la prise en charge longitudinale de patients aux prises avec des maladies chroniques, un candidat envisageant une carrière en neurologie doit apprécier les aspects humains requis pour offrir un suivi adéquat des aspects biologiques, psychologiques et sociaux de ses patients. À cet égard, une prise en charge multidisciplinaire est de plus en plus requise pour les patients souffrant de pathologies neurologiques, et le travail d’équipe occupe une place grandissante dans la réalité du neurologue.

Le neurologue est appelé auprès de patients de tous les âges, de la naissance (par exemple, anoxie néonatale, convulsions du nouveau-né) jusqu’à l’autre extrémité de la vie (par exemple, troubles de la marche, troubles de mémoire) en passant par l’enfant d’âge scolaire (par exemple, problèmes de développement ou d’apprentissage), le jeune adulte (par exemple, migraine, épilepsie) et le patient d’âge mûr (par exemple, accident vasculaire cérébral, complications neurologiques de l’éthylisme).

Certains patients évalués sont des gens en bonne santé présentant des symptômes bénins mais perçus comme inquiétants. D’autres souffrent d’affections aiguës rapidement évolutives. Une grande proportion de patients sont atteints de maladies chroniques et d’autres présentent des pathologies en phase terminale.

Comme dans la plupart des spécialités, l’horaire du neurologue dépend du cadre et de l’orientation de sa pratique. Son temps peut être partagé entre divers lieux de pratique ( hôpital, cliniques externes, salle d’urgence, cabinet privé, université, etc. ) et comprendre des activités diverses ( soins aux patients, enseignement, recherche clinique ou fondamentale, tâches administratives, expertise médicale, travail en laboratoire, etc.). Pour ce qui est du lieu géographique, il faut retenir que le travail de neurologue nécessite un minimum d’équipements techniques permettant l’investigation des patients. La majorité des neurologues pratiquent donc dans les grands centres urbains mais certains sont appelés à travailler en région, voire même en région éloignée.

L’examen clinique requiert une certaine habileté manuelle puisque l’exploration des différentes fonctions neurologiques (motrices, sensitives, cérébelleuses, …) résulte d’un travail clinique au chevet du patient. On ne peut cependant considérer la neurologie comme une spécialité offrant un travail technique important. Les neurologues sont appelés à pratiquer des ponctions lombaires. Une proportion importante des spécialistes en neurologie exécute et interprète des études électrophysiologiques, un  travail qui demande une certaine habilité technique, notamment en électromyographie. Certains neurologues développent aussi des habiletés techniques dans des domaines plus pointus, notamment: Doppler trans-crânien, injection de toxine botulinique contre la dystonie ou la spasticité.

Les défis intellectuels inhérents à cette discipline, en particulier ceux qui sont associés à l’exercice diagnostique, font comparer ce travail à celui d’un détective cherchant à résoudre une énigme. L’établissement d’un diagnostic implique d’abord la localisation de la lésion sur le plan anatomique. Ceci est réalisé dans la majorité des cas à l’aide d’un examen clinique attentif.

On retrouve en neurologie une gamme des plus diversifiées d’affections. D’autant plus que presque toutes les maladies systémiques peuvent avoir des répercussions neurologiques. Les liens avec la médecine interne sont un attrait. Dans l’ensemble, la neurologie est une spécialité beaucoup plus variée que répétitive.

Le neurologue a la possibilité d’apporter au patient des traitements utiles ce qui constitue évidemment un des aspects gratifiants du travail clinique.

Cette discipline offre donc de vastes possibilités d’accroissement des connaissances. L’élaboration de nouvelles méthodes de traitement grâce à la recherche clinique constitue, avec la recherche fondamentale en sciences neurologiques, l’un des aspects intéressants de cette spécialité médicale.

Le travail du neurologue le met fréquemment en contact avec d’autres professionnels de la santé. Cet échange est un aspect intéressant de la pratique. De plus en plus de neurologues, surtout dans le contexte de cliniques spécialisées, assurent le suivi de patients qu’ils peuvent conseiller et à qui ils peuvent offrir des traitements de pointe. Cette continuité des soins apporte un sentiment de satisfaction et d’accomplissement.

Finalement, l’enseignement en sciences neurologiques ainsi que l’aspect recherche et développement très présent dans cette discipline constituent certainement des points à considérer lorsque l’on envisage une carrière de neurologue.

Le plaisir que prennent les neurologues à établir un diagnostic précis est assombri par l’absence de traitements efficaces pour certaines maladies (cancer du cerveau, sclérose latérale amyotrophique, etc. ). Certaines maladies neurologiques invalidantes, incurables ou progressives soumettent le patient et sa famille à des épreuves très difficiles. Le neurologue, dans une telle situation, porte une lourde responsabilité. Cet aspect de la pratique est certainement un des plus lourds et des plus exigeants. Il peut être difficile de faire face à l’anxiété et à la détresse de certains patients pour lesquels nous sommes impuissants sur le plan thérapeutique. Les attentes des patients sont parfois exagérément optimistes si l’on considère que le système nerveux ne se régénère pas et que la guérison n’est pas toujours possible. Le neurologue est alors responsable d’aider les patients à accepter les limites que la maladie leur impose.

Les maladies du système nerveux se compliquent quelquefois de déficits fonctionnels importants. Il en résulte des situations parfois très difficiles pour le patient et ses proches. Le neurologue a un rôle important dans la transmission de l’information concernant la condition et les mesures à prendre pour voir la situation s’améliorer ou l’empêcher de se détériorer. Dans d’autres situations, la seule alternative thérapeutique consiste à soulager plus ou moins complètement le patient de ses symptômes. Le neurologue doit pouvoir faire preuve d’empathie lorsqu’il est confronté à ces situations difficiles. Il a alors un rôle de support et d’encouragement auprès du patient et de ses proches.

Comme dans plusieurs spécialités, les heures de travail sont souvent longues. Les périodes de garde où il doit assurer une disponibilité constante ne permettent évidemment pas de contrôler son horaire de façon certaine, surtout depuis l’avènement du traitement aigu de l’AVC. Cette spécialité comporte effectivement un bon nombre de situations urgentes qui demandent une disponibilité parfois immédiate.

La neurologie n’est pas une discipline à l’abri du stress. La charge de travail parfois excessive et la responsabilité face à des conditions évolutives peuvent certainement générer des préoccupations. Ces aspects plus exigeants de la pratique neurologique ne diminuent d’aucune façon l’intérêt que lui portent près de 300 médecins du Québec. La carrière de neurologue apporte de nombreuses satisfactions tant sur le plan professionnel que personnel.

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